Complaintes du Guerrier de Glace [Kron]

In Tenebris, Lux
Complainte du Guerrier de Glace I


Sombres sont les nuits d’hiver, et lourd le silence ;
Pesante est la solitude, et le froid, douloureux,
Quand sous d’autres cieux les oiseaux cherchent clémence.
Ah ! Que ne puis-je les suivre d’un vol gracieux,
Les rejoindre sous des voûtes immaculées !
Que ne puis-je trouver un jour la liberté !

Mais les Dieux ne m’ont pourvu d’aucun plumage.
Vain donc l’espoir de laisser un jour le zéphyr
M’emporter vers d’autres contrées aux doux rivages.
Alors je dégaine mon épée de saphir
Dont le scintillant éclat jamais ne s’éteint.
Je dégaine mon épée face au froid qui vient.

Puis s’éteignent les dernières lueurs,
Et la nuit se peuple d’ombres honnies,
Cruels hérauts d’un univers maudit,
Répandant sur le monde un flot d’horreurs.

Mais moi, porteur de la lame de Lumières,
L’azur du joyau inondant mon être,
Je resterai là, et me rendrai maître
De cette saison pâle et éphémère.

Sombres sont les nuits d’hiver, et lourd le silence,
Mais bientôt luira l’aube de la renaissance.

R. Kron

Renaissance
Complainte du guerrier de glace III


Errant, perdu dans une nuit ténébreuse
Protecteur déchu d'une lumière bienfaitrice,
Je me languis d'une présence chaleureuse
Quand devant moi surgit une lueur tentatrice.

La sublime vision de ces doux sentiments
Eveille en moi une tendre mélancolie.
Ah ! Que ne puis-je m'envoler au firmament
Ecouter de mon coeur l'étrange symphonie !

Je rallume donc mon noble flambeau,
Redevenant, de l'espoir, le héraut ;
Mais de ma condition je ne peux me défaire.

Triste mortel condamné au déclin,
Cloué au sol par un décret divin.
Soit ! De ma vie j'illuminerai cette terre !

R. Kron